Fashion week 2025 : plus d’un siècle de rêve et de création
La Fashion Week est aujourd’hui un évènement mondialement reconnu, devenu incontournable aussi bien pour les passionnés de mode que pour le grand public. Pourtant, ses origines restent souvent méconnues.
Son histoire remonte à plusieurs siècles lorsque les premiers précurseurs, portés par une nouvelle volonté, ont jeté les bases de ce qui allait progressivement devenir une véritable institution. Au fil du temps, d’autres visionnaires se sont succédé, enrichissant et transformant sans cesse cet héritage jusqu’à façonner la Fashion Week telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Des ateliers des grands couturiers aux podiums les plus spectaculaires, chaque époque a laissé son empreinte, faisant évoluer les défilés de présentations collectives en véritables shows artistiques, alliant savoir-faire et mise en scène.
Dans cet article, La Loge Paris vous plonge dans au cœur de cette histoire fascinante : celle d’un événement qui célèbre non seulement les créateurs, mais aussi leurs créations et les égéries leur donnent vie.
Retour aux prémices : les racines de la Fashion Week
L’histoire de la Fashion Week commence pendant la Révolution industrielle. À cette époque, les couturiers Charles WORTH, britannique de la fin du XIXe siècle et Paul POIRET, français du début du XXe siècle, aspirent à présenter au monde entier leurs créations… depuis Paris.
Paul POIRET a pour ambition, à travers cette initiative, de mêler commerce et soirées mondaines afin de développer l’industrie de la mode. Il organise d’ailleurs, en 1911, le bal iconique de la mille et deuxième nuit.
Au même moment, à Londres, Lady DUFF GORDON, créatrice de mode britannique, nourrit une idée similaire. Grâce à ces trois figures emblématiques, les premiers défilés voient ainsi le jour, dans une atmosphère de fête et de partage.
Entre 1920 et 1930, Paris affirme son statut de capitale de la mode avec Coco CHANEL, grande couturière française, Elsa SCHIAPARELLI, créatrice italienne, et Madeleine VIONNET, autre figure majeure de la couture française. L’aspect festif des prémices s’efface progressivement au profit d’un climat plus intime. Chaque création est présentée en exclusivité à leurs clients sous haute surveillance et, pour limiter le risque de plagiat, les photographes y sont strictement interdits.
Un show en constante évolution
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les règles établies jusque-là évoluent. La Chambre Syndicale de la Haute Couture, ancêtre de l’actuelle Fédération de la Haute Couture et de la Mode, impose aux créateurs de présenter au minimum 35 tenues de jour comme de soirée, par saison. Ce qui deviendra plus tard la semaine de la mode se voit ainsi doté d’un cadre plus sérieux.
À la même époque, une dualité s’installe entre New-York et Paris, chacune revendiquant le titre de capitale de la mode. Mais la ville de l’amour possède un atout précieux : Christian DIOR. En 1947, il dévoile sa première création intitulée Corolle et, pour cette occasion, les photographes sont autorisés. Ils immortalisent les silhouettes exagérées à la taille fine et aux pièces volumineuses du couturier, qui redonnent aux défilés leur aspect festif et spectaculaire.
Christian DIOR compte ainsi parmi les créateurs ayant participé de manière significative à l’essor et à l’évolution de la Fashion Week, bousculant même les codes. Aux côtés de Hubert DE GIVENCHY et de Pierre BALMAIN, il replace Paris au centre de la mode.
En 1950, Eleanor LAMBERT, publiciste et journaliste dans l'art contemporain, invite les couturiers new-yorkais à présenter leurs nouvelles pièces lors d’un défilé au Plaza Hotel. C’est ainsi que naît la Press Week, ancêtre de la Fashion Week. Dix années plus tard, Yves SAINT LAURENT fait son apparition et oriente les défilés vers la jeunesse, présentant le prêt à porter comme une véritable voie vers l’avenir.
La naissance des premières semaines de la mode
La première semaine de la mode parisienne voit le jour en 1973 sous le nom de Bataille de Versailles, illustrant les tensions persistantes entre New-York et Paris. Lors de cet événement, cinq créateurs français et cinq autres américains s’affrontent pour lever des fonds dans le but de restaurer le château de Versailles.
Du côté de la France, les créateurs présents sont Yves SAINT LAURENT, Emanuel UNGARO, Christian DIOR, Pierre CARDIN et Hubert DE GIVENCHY. Du côté des États-Unis, nous retrouvons Calvin KLEIN, Roy HALSTON, Oscar DE LA RENTA, Bill BLASS et Stéphane BURROWS.
Grâce à l'intervention de Liza MINNELLI, actrice et chanteuse américaine, New-York remporte la bataille, et ce show inspire les futurs créateurs à développer l’audace de leurs défilés. En 1980, Thierry MUGLER et Jean-Paul GAULTIER, aux côtés de MADONNA, se distinguent, tandis que Karl LAGARFIEDL impose sa vision chez Chanel. Tous marquent l’histoire des défilés par des initiatives qui repoussent les limites du cadre habituel.
À la même période, une nouvelle vague de stylistes émerge. Au Japon, Yohji YAMAMOTO et Rei KAWAKUBO, fondatrice de la marque Comme Des Garçons, révolutionnent le monde de la mode. En France, le président François MITTERRAND et le ministre de la Culture Jack LANG souhaitent placer le pays au premier plan de la scène internationale. Leur ambition : célébrer l’art de vivre à la française. Pendant plus de dix ans, des défilés se tiennent ainsi dans des musées parisiens mythiques, comme la cour carrée du Louvre.
Une dizaine d’années plus tard, John GALLIANO, directeur artistique de Dior en 1996, et Alexander MCQUEEN, à la tête de Givenchy entre 1996 et 2000, insufflent un aspect d’autant plus spectaculaire aux défilés, faisant de ces événements des moments iconiques et admirés de tous.
L’impact colossal de la Fashion Week actuelle
De nos jours, les défilés sont plus impressionnants que jamais et représentent des événements incontournables pour les marques et les maisons de couture, qui mettent en scène leurs collections face au monde entier. En tant que plus grand rendez-vous de couture au monde, les plus grandes maisons telles que Louis Vuitton ou Rick Owens y sont présentes. Certaines adoptent une approche théâtral tandis que d’autres, comme Chanel, présentent des défilés pensés avant tout pour émerveiller les spectateurs.
Depuis plus de cent ans, le sens du spectacle est au cœur des défilés. C’est tout simplement l’ADN de la Fashion Week, qui se transmet d’année en année, et ce même lorsque le monde évolue autour d’elle.
Aujourd’hui, nous avons droit à quatre défilés par an dans quatre villes emblématiques : Paris, New York, Londres et Milan. Deux concernent la mode féminine, avec la collection printemps-été en septembre et la collection automne-hiver en mars. De la même manière, deux sont dédiés à la partie masculin avec la collection printemps-été en juin et celle de l’automne-hiver en janvier.
D’autre part, certains mannequins deviennent des égéries, un choix crucial pour les maisons. En effet, ce rôle a pris toute son importance lors des défilés, puisque ces personnalités incarnent la marque ou de la maison de haute couture qu’elles représentent. Dans des défilés soigneusement mis en scène, l’égérie apparaît comme l’interprète vivante de l’histoire que la marque souhaite raconter.
Cette dernière doit donc impérativement être en adéquation avec les valeurs, l'esthétique et l’esprit de la maison, car c’est elle qui sublime et renforce son visage. Des tenues portées par une égérie en décalage peuvent aboutir à défilé qui ne transmet pas le bon message, réduisant ainsi l’impact final.
La Fashion Week est suivie dans le monde entier, et y assister représente pour certains un véritable rêve. C’est le point culminant où cohérence et pertinence doivent être au rendez-vous pour marquer durablement les esprits. Cette année 2025, la semaine de la mode parisienne se tiendra ainsi au palais de tokyo du 29 septembre au 7 octobre, et une version digitale sera également accessible sur invitation.
Zoom sur 4 égéries qui ont marqué la Fashion Week
1) Naomi CAMPBELL pour Versace
Gianni VERSACE a bâti, au fil du temps, un véritable empire de la mode. Reconnu pour son style audacieux et sa sensualité affirmée, il captivait le public avec des créations aux couleurs vives et aux imprimés extravagants. Innovant constamment, il associait différentes matières et techniques pour donner naissance à des défilés théâtraux inoubliables. Lors des différentes Fashion Weeks des années 90, il choisit des mannequins capables de porter sa vision jusqu’au bout. Parmi elles figure Naomi CAMPBELL, alors mannequin et chanteuse, qui demeure aujourd’hui une icône intemporelle des podiums.
2) TWIGGY LAWSON pour Mary QUANT
Dans les années 60, Twiggy LAWSON porte fièrement les créations de Mary QUANT, styliste britannique avant-gardiste, lors de plusieurs défilés s’inscrivant dans une époque où la Fashion Week telle que nous la connaissons aujourd’hui n’existait pas encore. Mannequin mais aussi chanteuse et actrice, elle a révolutionné le monde de la mode en popularisant des pièces emblématiques telles que la mini-jupe. Son look androgyne et sa silhouette élancée en ont rapidement fait une figure mythique du Youthquake, mouvement culturel novateur inventé par Diana VREELAND, alors rédactrice en chef du magazine Vogue.
4) Kendall JENNER pour l’Oréal Paris
Pour l’inauguration de la Fashion Week 2025, Kendall JENNER fait sensation en défilant pour l’Oréal Paris aux côtés d’Eva LONGORIA et de Cara DELEVINGNE. Arborant un look inspiré des années 1990, Kendall JENNER nous plonge avec élégance dans l’histoire et l’héritage iconique de la Fashion Week lors d’un show alliant glamour et créativité. Ce dernier s’est révélé absolument spectaculaire et L’Oréal Paris, entouré de ses égéries, a offert au public un moment unique et mémorable mêlant beauté, mode et audace artistique.
La Fashion Week est un événement majeur de l’univers de la mode, qui a évolué au fil des années. Ce qui n’était à l’origine qu’une simple occasion pour les couturiers de présenter leurs créations est aujourd’hui devenu un spectacle d’envergure, où les plus grandes maisons de haute couture rivalisent de créativité. Chaque défilé spectaculaire et majestueux met en lumière des mannequins devenues égéries, soigneusement choisies pour incarner les valeurs de la maison et transmettre un message en parfaite adéquation avec la mise en scène imaginée par le créateur. La Fashion Week est ainsi devenue le temple de la créativité, du glamour et de l'innovation, un rendez-vous incontournable où la mode devient véritablement un art vivant.